L'intérêt cynégétique comme moyen de régulation ?

11/04/2021

La question divise et parfois elle fâche même dans les milieux "écolos", animalistes, et naturalistes. Certains même à l'image de Pierre Rigaux (un naturaliste proche des milieux antispécistes) ont décidé de faire de l'anti-chasse absolue ce qui semble être un véritable fond de commerce plus qu'un véritable intérêt objectif pour l'équilibre d'une nature ou l'on ne peut définitivement pas exclure la présence humaine. Ce qui d'ailleurs ne serait pas souhaitable car l'humain fait parti de son milieu naturel et c'est quand on veut les séparer que l'on déconnecte l'humain du vivant.  La vision d'une nature "sous cloche" et sans activité humaine est une bêtise que je ne cautionne pas même si je suis souvent le premier à reconnaitre que certaines pratiques doivent être limitées Tout n'est question que d'équilibre fragile !

 Alors doit on parler de régulation de la faune, et surtout, faut il que ce soit les organisations de chasse qui s'en chargent alors qu'elles même ne représentent plus à présent qu'une très grande majorité de citadins et d'adeptes non plus d'une chasse alimentaire, mais d'un loisir. Je vais tenter de traiter ce sujet de manière objective car même si je ne suis pas chasseur, je ne suis pas opposé à la pratique d'une chasse respectueuse et exclusivement alimentaire. 

La chasse de loisir et ses dérives.

25% des animaux tués proviendraient d'élevages de gibier. La filière produirait chaque année 14 millions de faisans, 5 millions de perdrix grises et rouges, 1 million de canards colvert, 100.000 lapins de garenne, 40.000 lièvres de France, 10.000 cerfs et 7.000 daims. Bien entendu tout ce gibier n'est pas destiné à être lâché en France car 40 à 50% du gibier élevé est dédié à l'export.

(Source d'une enquête réalisée par Claire Cambier - Publié le 11 octobre 2019 sur LCI.)

Reste donc que 50 à 60 % est dédié à être relâché en France soit pour des opérations de repeuplement, soit pour être chassé directement. C'est un fait qui n'est pas sans conséquences.


D'abord on comprend aisément que la chasse d'animaux d'élevage n'est plus vraiment de la chasse. Cela sert surtout à entretenir le business de la chasse de loisir. C'est juste une pratique sportive et cela n'est en aucun cas de la régulation. 

Pire encore ces populations sont souvent des espèces issues de croisements qui elles même (si elles survivent à une saison de chasse) pourront potentiellement se reproduire avec des populations sauvages. Or dans de nombreux cas ce n'est pas souhaitable non plus.

Les lâchers de repeuplement peuvent être utiles pour tenter de rétablir certains équilibres dues par exemple à de la prédation naturelle. Mais alors dans ce cas ils devraient être réalisés uniquement sur des zones de non chasse. Faute de quoi ils passent pour un prétexte préalable à une activité de chasse

Les battues administratives dans les espaces "non chassés", Quelle honte ! 

Très souvent elles sont justifiées par le fait que certains espaces auraient par exemple une surpopulation de sangliers. Pourtant elles sont souvent si mal organisées que le nombre de prélèvements est souvent mince. En réalité elles servent surtout de faire valoir pour effaroucher toute la faune d'une zone et ainsi pousser le gibier vers des terrains qui eux sont chassés régulièrement. 

Au final elles n'ont aucun effet régulateur sur la zone en question et alors même qu'il s'agit souvent de sites classés et par définition "non chassés" la ou justement la faune est supposée vivre sa propre vie sauvage, c'est totalement contradictoire de vouloir y organiser des battues.

Si quand bien même il devait y avoir une forme de régulation à y effectuer, et je dis bien "si", alors la battue est la plus mauvaise forme à y employer car elle fait fuir tout les animaux et provoque un stress énorme. Je considère que la seule "moins mauvaise" manière de faire devrait-être d'effectuer des prélèvements ciblés et effectués uniquement par des tirs d'affut (donc sans meute de chien et sans hordes de criards), juste quelques tireurs discrets en poste d'observation.

En conclusion et même si le sujet est beaucoup plus vaste que cela et mériterait un article beaucoup plus long, voila mes positions sur la chasse.

Je suis pour la pratique d'une chasse alimentaire ouverte à tous sans distinctions sociales, mais totalement contre la chasse uniquement de loisir. Je différencie même ces deux pratiques en dissociant le terme "chasse" de celui de "cynégétique" qui pour moi ne défini que les intérêts financiers et sportifs de cette chasse de plus en plus élitiste et pratiqué par des citadins en mal de sensations.

En effet il faut savoir que selon les sources même de la Fédération Nationales des Chasseurs, il ne reste plus que 8 % d'agriculteurs qui chassent et que 80 % des "chasseurs" actuels sont des citadins de classes sociales les plus aisées. On est donc à présent bien loin de l'image du tonton qui va passer la journée dans ses champs avec son chien pour rapporter un lapin et deux perdrix. 

Autre point important à signaler c'est que quand ces mêmes gens prétendent représenter le monde rural il faut savoir qu'il ne reste en réalité que 1,03 millions de détenteurs du permis de chasse en France, or la population rurale, elles, est de plus de 14 millions.

En revanche et pour finir, je tiens à mettre en garde les gens qui suivent un peu trop certains anti-chasse (ceux qui sont un peu trop extrêmes à mon gout quand ils réclament l'interdiction totale de chasse). Car ce qu'ils se gardent souvent bien de dire et qu'il faut savoir, c'est que 75 % des surfaces boisées sont des terrains privés. 

Par conséquent si à force de vouloir faire tout interdire, ces propriétaires privés décidaient de fermer totalement l'accès de leurs forets ils en auraient parfaitement le droit.  

Reste effectivement la liberté de pouvoir se promener dans les espaces naturels publics et la effectivement je pense qu'on pourrait y limiter la pratique de la chasse au moins certains jours comme par exemple le mercredi et le dimanche.

Alors aujourd'hui et pour répondre à la question je pense que l'intérêt cynégétique n'est pas compatible ni avec la chasse, ni en capacité de jouer un rôle de régulateur légitime. 

La gestion (et si besoin régulation) doit être confiée à une entité totalement indépendante de tout intérêts politiques et financiers. C'est que qu'es supposé être l'OFB, né d'une fusion entre une administration de chasse et une administration de préservation de la biodiversité, mais j'en doute encore...

Les campagnes de mon enfance étaient beaucoup plus riches de biodiversité et c'est surement parce que c'était majoritairement des vrais ruraux, des agriculteurs, et des gens attachés à leur terre, qui géraient les espaces naturels et la faune. 

Voila j'espère avoir clarifié un peu mes positions sur la chasse et je reste ouvert à toute discussion en restant néanmoins convaincu que ce sujet ne peut pas être traité dans des oppositions conflictuelles et que le seul combat à mener pour le préservation des espaces naturels et ruraux ne peut se faire que conjointement avec de vrais chasseurs et des naturalistes objectifs dont je m'efforce de faire modestement parti.


Article et images ©  Simtof  : Publié le 4 Avril 2021 | 


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